Gabriel

       *Gabriel is a revival typeface based on the cut of Cheltenham printed in the french translation of The Book of Tea (Cha no Hon, Le Livre du Thé) by Okakura Kakuzo, published by Payot & Cie, Paris, in 1906. The typeface is named after the french translator of the book, Gabriel Mourey.

Nostalgic

Earthy

Soft & Strong

Calm

LETTERFORM DETAILS

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UPPERCASE

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 LOWERCASE

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LINEAR NUMBERS

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PUNCTUATIONS

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ACCENTS

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LIGATURES

ff fi fl ft

BOOK — 68PT

TEXT SAMPLE— La parenté du Zennisme et du thé est proverbiale.

BOOK — 36PT

TEXT SAMPLE— Connaissez-vous le conte taoïste de la Harpe apprivoisée? Dans le ravin de Longmen se dressait autrefois, il y a très, très longtemps, un arbre Kiri qui était le véritable roi de la forêt. 

BOOK — 24PT

TEXT SAMPLE— Nous avons déjà remarqué que la cérémonie du thé était un développement du rituel Zen. Le nom de Laotsé, le fonda-teur du Taoïsme, est aussi lié intimement à l'histoire du thé. Il est écrit clans le manuel scolaire chinois sur l'origine des moeurs et des coutumes, que la cérémonie d'offrir le thé à un hôte date de Kwanyin, disciple bien connu de Laotsé, qui le premier, au portail du défilé de Han, présenta au « Vieux Philo-sophe » une coupe de l'élixir doré. Nous ne nous arrêterons pas à discuter l'authenticité de ces contes; quoi qu'il en soit, ils confir-ment l'usage très ancien de cette boisson par les taoïstes. 

BOOK — 16PT

TEXT SAMPLE— Le thé est une oeuvre d'art et a besoin de la main d'un maître pour manifester ses plus nobles qualités. Il y a de bon et de mauvais thé, comme il y a de bonne et de mauvaise peinture, — plus souvent de mauvaise, et il n'existe pas plus de recettes pour faire du thé parfait qu'il n'existe de règles pour produire un Titien ou un Sesson. Chaque façon de préparer les feuilles possède son individualité, ses affinités spéciales avec l'eau et avec la chaleur, ses souvenirs héréditaire-s, sa manière propre de conter. La vraie beauté y doit résider toujours. Combien ne souffrons-nous pas de voir que la société se refuse à admettre cette loi fondamentale et, cepen-dant, si simple, de l'art et de la vie ! Lichihlai, un poète Song, a mélancoliquement remarqué que les trois choses les plus déplorables du monde sont : de voir une belle jeunesse gâtée par une fausse éducation, de voir de beaux tableaux dégradés par l'admiration du vulgaire et de voir gaspiller tant de bon thé par suite d'une manipulation imparfaite. Comme l'Art, le Thé a ses écoles et ses périodes. Son évolution peut se diviser en trois étapes principales : le thé bouilli, le thé battu et le thé infusé. Les modernes appartiennent à la dernière école. Ces diver-ses méthodes d'apprécier le thé sont signi-ficatives de l'esprit des époques où elles ont prévalu. 

Le Livre
du Thé

TRADUIT DE L'ANGLAIS

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PAR GABRIEL MOUREY

Okakura
Kakuzo

PAYOUT & C1E, PARIS

106, BOULEVARD SAINT-GERMAIN
Tous droits réserves

CHAPTER 1

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PAGE 11

A John Lafarge, Sensei.

I

LA COUPE DE L'HUMANITÉ

 

 

Avant de devenir unbreuvage, le thé futd'abord une médecine. Ce n'est qu'au huitième siècle qu'il fit son entrée, en Chine, dans le royaume de la poésie, comme une des distractions élégantes du temps. Au quizième siècle, le Japon l'ennoblit et en fit une religion esthétique, le théisme.

Le théisme est un culte basé sur l'adoration du beau parmi les vulgarités de l'existence quotidienne. Il inspire à ses fidèles la pureté et l'harmonie, le mystère de la charité mutuelle, le sens du romantisme de l'ordre social. Il est essentiellement le culte de l'Imparfait, puisqu'il est un effort pour accomplir quelque chose de possible dans cetter chose impossible que nous savons être la vie.

La philosophie du thé n'est pas une simple esthétique dans l'acception ordinaire du terme, car elle nous aide à exprimer, conjointement avec l'éthique et avec la religion, notre conception intégrale de l'homme et de la nature. C'est une hygiène, car elle oblige à la propreté; c'est une économie, car elle démontre que le bien-être réside beaucoup plus dans la simplicité que dans la complexité et la dépense; c'est une géométrie morale, car elle définit le sens de notre proportion par rapport à l'univers. Elle représente enfin le véritable esprit démocratique de l'Extrême-Orient en ce qu'elle fait de tous ses adeptes des aristocrates du goût.

Le fait que le Japon s'est trouvé si longtemps isolé du reste du monde a aidé puissamment, en développant le goût de la vie intérieure, à propager le théisme. Nos maisons et nos habitudes, notes façon de nous vêtir et notre cuisine, notre porcelaine, notre laque, notre peinture, notre littérature même, tout, chez nous, a subi son influence. Personne ne peut l'ignorer qui connaît la culture japonaise. Il a pénétre aussi bien dans les maisons les plus nobles et les plus élégantes que dans les plus humbles demeures. Il a appris à nos paysans l'art d'arranger les fleurs, il a enseigné au plus simple travailleur le respect des des rochers et de l'eau. Dans notre language usuel l'on dit volontiers, en parlant d'un homme insensible aux épisodes sério-comiques du drame individuel, qu'il « manque de thé »; et l'on flétrit, au contraire, l'esthète grossier qui, indifférent à la tragédie mondaine, s'abandonne sans mesure, en toute liberté, au courant de ses émotions, en disant qu'il a « trop de thé ».

Un étranger s'étonnera sans doute que l'on puisse faire à ce props tant de bruit pour rien. « Quelle tempête dans une tasse de thé ! » dira-t-il. Mais si l'on considère combien petite est, après tout, la coupe de la joie humaine, combien vite elle déborde de larmes, combien facilement, dans notre soif inextringuible d'infini, nous la vidons jusqu'à la lie, l'on ne nous blâmera pas de faire tant de cas d'une tasse de thé. L'humanité a fait pis. Nous avons sacrifié trop librement au culte de Bacchus; nous avons même transfiguré l'image ensanglantée de Mars. Pourquoi ne nous consacrerions-nous pas à la reine des Camélias et ne nous abandonnerions-nous pas au chaud courant de sympathie qui descend de ses autels ? Dans le liquide ambré qui emplit la tasse de porcelaine ivoirine, l'initié peut goûter l'exquise réserve de Confucius, le piquant de Laotsé, et l'arome éthéré de Çakyamouni lui-même.

TABLE

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PAGES

0. Préface  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  07
I. La coupe de l'humanité  .  .  .  .  .  11
II. Les écoles de thé  .  .  .  .  .  .  .  29
III. Taoïsme et Zennisme  .  .  .  .  .  47
IV. La chambre de thé  .  .  .  .  .  .  67
V. Du sens de l'art  .  .  .  .  .  .  .  .  91
VI. Les fleurs  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  107
VII. Les maitres de thé  .  .  .  .  .  .  121

IMPRIMERIE DELACHAUX ET NIESTLÉ

NEUCHATEL (SUISSE)

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Info —
                                 (TYPEFACE) This typeface was drawn during my time at the Type@Cooper Extended program in 2018. Currently a work-in-progress, Gabriel is designed to be used in text size and comes in (1) weight, with an extended Latin character set.

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